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Le Ministre ivoirien de l’environnement, du développement durable et de la transition écologique, Assahoré Konan Jacques, a procédé, le lundi 15 septembre 2025, à Abidjan-Marcory, au lancement officiel de la campagne nationale de sensibilisation contre la pollution des eaux, dénommée « Ensemble, stoppons la pollution de nos eaux « .
C’était au cours d’une conférence de presse à laquelle ont pris part le Ministre de l’hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité, Bouaké Fofana, des préfets, des représentants des institutions publiques et privées, des ONG et des acteurs de la société civile.
A cette occasion, le Ministre Assahoré Konan Jacques a révélé que « 80% des eaux de surface en Côte d’Ivoire sont polluées par des métaux lourds et les produits toxiques ».
Selon lui, la plupart de ces pollutions sont d’origine humaine et volontaire, accentuées par les rejets industriels, des déchets ménagers et les activités minières illégales.
Face à cette situation de menace contre la santé publique, Assahoré Konan Jacques a appelé à la responsabilité de tous dans la lutte contre la pollution des eaux et à poser des actes éco-citoyens.
« L’Etat à lui seul ne peut pas tout faire. Il faut que chacun, de son côté, prenne ses responsabilités et accompagne le gouvernement en posant des actes écocitoyens » a-t-il lancé.
Aussi a-t-il a demandé aux préfets de région de relayer le message dans toutes les localités et a sollicité le concours des journalistes.
Au-delà de la sensibilisation, le Ministre de l’environnement, du développement durable et de la transition écologique, a, par ailleurs, annoncé la mise en place d’une police de l’environnement, chargée de réprimer les violations du code de l’environnement adopté en 2023. A cet effet, il a tenu à informer que « plusieurs entreprises ont déjà subi des sanctions » pour non-respect des normes.
Pour sa part, le Pr Ossey Bi Yapo, Directeur du Centre ivoirien anti-pollution (CIAPOL), est également revenu, dans son intervention, sur les nombreuses menaces qui pèsent sur l’eau en Côte d’Ivoire.
Il s’agit de la pollution domestique, due aux rejets d’eaux usées sans traitement adéquat; la pollution industrielle, avec le déversement de métaux lourds, hydrocarbures et produits chimiques dans les cours d’eau; la pollution agricole, liée à l’usage intensif de pesticides et engrais ; la pollution plastique, malgré l’interdiction des sachets plastiques depuis 2013; la pollution minière et artisanale, notamment à travers l’orpaillage clandestin affectant toutes les régions du pays; la pollution portuaire et maritime, causée par les eaux de ballast rejetées par les navires.
A l’en croire, ces pratiques ont des « conséquences sanitaires et environnementales graves »: recrudescence du choléra, propagation de maladies diarrhéiques, perte de biodiversité aquatique, baisse de la productivité agricole et augmentation des coûts de traitement de l’eau potable.
Pour faire face à cette situation, le CIAPOL a présenté une stratégie de communication 360°, visant à toucher toutes les couches sociales, des villes aux villages les plus reculés. Cette stratégie repose sur 4 piliers : les médias traditionnels (radio, télé, presse écrite et presse en ligne), le digital (réseaux sociaux, podcasts, vidéos et infographies); la communication de proximité (ateliers communautaires, panneaux d’affichage, distribution de flyers et Tee-shirts), les partenaires stratégiques (ONG, collectivités, leaders et guides religieux).
Le slogan retenu pour cet campagne est : <<Ce que tu jettes dans l’eau le matin, tu le bois le soir ! >>.
La Semaine Nationale de l’Eau se déroulera jusqu’au 20 septembre prochain. Elle sera meublée par des panels, des campagnes de sensibilisation et d’actions citoyennes de nettoyage dans plusieurs localités du pays.
S.A.