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Défense des droits humains / Le Directeur Executif de AICI, Delmas KOKOU : « La Côte d’Ivoire légifère beaucoup, mais applique peu ses lois »

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Amnesty International  Côte d’Ivoire a présenté, le mardi 29 avril 2025, à Abidjan-Cocody, son rapport annuel 2024-2025 sur les situations des droits humains, au cours d’une cérémonie à laquelle ont pris part les organisations non gouvernementales engagées dans la défense des droits humains, les membres de la société civile, les représentants des partis politiques, etc.
A cette occasion, le Directeur Executif de Amnesty International section Côte d’Ivoire, H. Delmas KOKOU a déclaré que « la Côte d’Ivoire légifère beaucoup mais applique peu ses lois », a-t-il dénoncé.
L’organisation internationale s’inquiète de certaines dispositions du code pénal, jugées « contraires aux standards internationaux », telles que celles prévoyant des peines de prison pour la diffusion de fausses informations ou la participation à des manifestations non déclarées.
Dans ce rapport, Amnesty International a également répertorié la répression d’une marche contre la vie chère en septembre 2024, ayant conduit à des arrestations et des arrestations « arbitraires » opérées par des agents non identifiés en 2024, évoquant notamment le cas récent de l’enseignant Ghislain Dugarry Assy, interpellé dans des conditions jugées « inacceptables ».
Aussi ce rapport identifie-t-il des tendances en matière de violations des droits humains dans le cadre des conflits armés, de répression de la dissidence, de la discrimination, d’injustices économiques et climatiques, et d’utilisation abusive de la technologie pour porter atteinte aux droits fondamentaux dans 150 pays.
De même, l’organisation a critiqué l’ordonnance gouvernementale imposant aux organisations de la société civile des obligations de déclaration et de rapport, sans mécanisme clair de contrôle, ce qui pourrait fragiliser leur autonomie.
Les expulsions forcées menées en 2024 dans les quartiers de Gesco(Yopougon) et Boribana( Attécoubé), sans consultation préalable ni relogement adéquat.
M. Delmas KOKOU a, toutefois, salué la suspension temporaire de ces opérations de déguerpissement en novembre, assortie d’engagements de relogement.
Face à ces constats, Amnisty International appelle les autorités ivoiriennes au respect des engagements pris en matière de droits humains et à la garantie d’un espace civique libre et sécurisé pour tous les citoyens « Il est essentiel que les réformes législatives servent à protéger les droits, et non à les restreindre « , souligne l’ONG internationale.
S.A.