Le Groupement des Professionnels du Taxi-Compteur (GPTC), a organisé , le mardi 20 mai 2025, à Abobo(Abidjan), une conférence de presse pour dénoncer la situation explosive qui secoue actuellement la la Mutuelle d’Assurance des Taxis Compteurs d’Abidjan(MATCA).
Face aux journalistes, les leaders du secteur sont montés au créneau, évoquant des actes de violence armée, un désordre institutionnel, et une injustice flagrante dans la gestion de leur mutuelle.
Prenant la parole, le président du GPTC, Fofana Moussa, a révélé la gravité ceci:
« Contrairement à ce que nous avions annoncé, nous sommes ici. Des appels nous viennent du monde entier comme si la Côte d’Ivoire était en feu. Mais ce n’est pas (encore) une guerre, même si certains se font tirer dessus simplement pour avoir réclamé leurs droits. »
Le 16 avril dernier, des événements jugés « graves » ont ébranlé la MATCA.
Selon les intervenants à cette rencontre, une tentative de réorganisation interne a viré au chaos, avec la destitution controversée du Directeur Général légitime, Guedou Eli Ousmane, remplacé sans procédure régulière par une direction intérimaire, ont-ils déploré.
« Ce qui s’est passé est un véritable coup de force, un braquage institutionnel », a dénoncé Sylla Lanciné, président de la Fédération Ivoirienne du Patronat et des Exploitants de Taxis Compteurs d’Abidjan (FIPETCA).
Et de poursuivre : « Aujourd’hui, il n’y a ni conseil d’administration, ni assemblée générale. On encaisse l’argent des transporteurs, et le soir, on se le partage », a-t-il décrié.
Pire encore, lors d’une récente mobilisation pacifique de délégués venus réclamer la régularisation de la situation, des coups de feu auraient été tirés à balles réelles, selon plusieurs témoins présents.
Face à cette escalade de violence et au silence des autorités, les représentants syndicaux menacent d’entrer en grève générale dans les 48 heures si aucune action concrète n’est entreprise par les autorités.
« Si rien n’est fait, nous allons arrêter le travail. Pas uniquement les taxis compteurs, mais tous ceux qui circulent en se faisant passer pour nous », a prévenu le Pasteur Kouadio, porte-parole de la coalition des structures professionnelles du secteur.
Avant d’ajouter : « Cette fois, personne ne roulera. Pas de taxis compteurs, pas de VTC déguisés, pas d’usurpateurs », a-t-il insisté.
Dénonçant également une concurrence déloyale venue des « pseudo-VTC » qui, selon lui, « ne respectent ni les normes en vigueur, ni les textes du décret présidentiel » encadrant le secteur urbain du transport.
Quant à lui, M. Diabaté Maliki, doyen du secteur et délégué à la MATCA, a interpellé le Président de la République Alassane Ouattara sur la situation.
«Je m’adresse directement au Président Alassane Ouattara : il est temps qu’il regarde dans le rétroviseur. Nous ne faisons pas de politique. Nous voulons juste que notre secteur soit respecté », a-t-il indiqué.
Les différents leaders l’ont rappelé avec insistance : le secteur du taxi-compteur est en grandes difficultés, et tout retard dans la régularisation de la situation pourrait conduire à une paralysie totale. Pour ces professionnels, l’absence de réaction rapide met en péril non seulement leurs moyens de subsistance, mais aussi l’image du pays.
« Ce n’est pas seulement une mutuelle qui est en crise, c’est tout un pan du transport ivoirien qui vacille », a déclaré l’un des intervenants.
Les professionnels du taxi-compteur d’Abidjan ont, par ailleurs, appelé à un retour à la légalité au sein de la MATCA et exigé la réhabilitation de leur direction légitime, et dénoncent une prise en otage de leur secteur par des intérêts occultes.
La tentative du lundi dernier, note-t-on, apparaît comme un nouvel épisode dans une lutte d’influence qui semble s’enliver. De nombreux observateurs craignent désormais une escalade de la violence, si les autorités compétentes ne prennent pas les mesures nécessaires pour ramener le calme et rétablir l’ordre au sein de cette structure essentielle au fonctionnement du transport urbain dans la capitale économique ivoirienne.