« Si dans certaines entreprises, le dialogue social est perceptible au regard des dispositions prises par les employeurs pour faciliter les rapports entre représentants de travailleurs et le patronat, dans bien d’autres cas, les travailleurs vivent un véritable calvaire. De nombreux employeurs rusent encore avec la loi », a dénoncé le Secrétaire Général de la Fédération Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire (FGT-CI), ZEGBEUH Koudou Evariste, le jeudi 1er mai 2025, au siège de la FGT-CI, à Yopougon
C’était au cours d’une cérémonie à laquelle ont pris part plusieurs membres de la FGT-CI et travailleurs.
Aux dires du SG de la FGT-CI, des employeurs « empêchent parfois même les travailleurs à s’organiser en syndicats », a-t-il révélé.
Poursuivant, M. ZEGBEUH a mis à nu les grandes « distorsions » dans l’application du code de travail au sein de nombreuses entreprises.
Il s’agit, entre autres, du bafouement ou de la confiscation de la liberté syndicale et de l’exercice du droit syndical, de la précarité de l’emploi (avec la mise en place de nombreux cabinets de placement qui procèdent à des modifications de contrats des travailleurs), des salaires encore dérisoires en entreprise, des contrats d’embauche à géométrie variable, du SMIG en contradiction avec le coût de la vie, du harcèlement moral.
A ces difficultés s’ajoutent également des licenciements abusifs pour plusieurs travailleurs, des charges incompressibles difficiles à assumer, de la cherté de la vie, de la mise à mal du dialogue social en entreprise, des problèmes de logements ainsi que des licenciements pour motifs économiques tous azimuts sans autre forme de procès.
Face à ces nombreuses difficultés qui assaillent le monde du travail, le premier responsable de la FGT-CI invite le gouvernement à jouer un rôle prépondérant dans la mise en place des conditions propices à un environnement de cohabitation paisible.
Aussi recommande-t-il une véritable révision du code du travail. « En tant que garant du bien-être de nos citoyens, l’Etat doit favoriser le respect des règles qui réagissent le monde du travail. Surtout en protégeant les plus faibles contre les plus forts », a exhorté M. ZEGBEUH.
Créée le 30 avril 2019, rappelle-t-on, la FGT-CI a fondé sa vision sur quatre piliers qui sont : la promotion d’une université syndicale afin de mettre en place de grands pôles de formation avec l’organisation de grands panels nationaux et internationaux sur de grandes thématiques liées au monde du travail, la mise en place d’un parlement syndical en vue de fédérer toutes les forces syndicales dans un creuset unique pour donner au monde du travail une véritable force de proposition, de revendication et de résilience, de la mise en place d’un observatoire national du monde du travail pour relayer les difficultés des travailleurs dans les secteurs d’activités au quotidien et dénoncer les abus de toutes sortes et la mise en place d’une banque du travailleur.
S.A.